Retour à la pige
Publié le 16 juillet 2020
Il y a bientôt une dizaine d’années, j’ai tenté de quitter le monde de la tech, sans grand succès. Depuis, beaucoup de choses se sont passées, mais pas beaucoup n’a changé.
Incapable de me trouver du boulot ou des contrats comme designer d’expériences (UX designer), j’ai obtenu un contrat comme développeur web en télétravail, ce qui m’a permis de travailler et voyager pendant quelques années. Durant ce contrat, j’ai fini par être en charge d’une petite équipe qui reconstruisait la section des paiements de factures d’un site d’une télécom américaine. C’est à ce moment-là que j’ai réellement découvert et appliqué les principes de l’accessibilité. Depuis ce temps, je m’assure de pousser ce côté dans les projets sur lesquels je travaille.
Lorsque mon client a mis fin à mon contrat, je ne souhaitais pas continuer dans le monde du développement. C’est à ce moment que ma mère me lança le défi de retourner à l’université pour terminer mon Baccalauréat en Beaux Arts, quelque dix ans après l’avoir quitté.
Et c’était une bonne idée, ces deux années à étudier et à créer ont été mes meilleures depuis longtemps : j’ai composé et présenté une pièce pour guitare en quadrophonique, j’ai travaillé avec des artistes et des chercheurs du Topological Media Lab, je me suis remis à bidouiller avec de l’électronique, et j’ai construit une sculpture cinétique que j’ai pu présenter dans une exposition en gallerie. Au final, j’ai obtenu mon diplôme with honors. Peu après, j’ai rédigé un article sur comment j’ai vécu le retour aux études après avoir passé du temps dans le monde professionnel.
#CSIM master students from @DTIC_UPF visit the @SPECS_lab to learn about brain research, cognition, robotics, Ai and interaction technology applied to health and education. @IBECBarcelona pic.twitter.com/Xb0CUqmwkR
— SPECS (@SPECS_lab) October 18, 2018
Motivé par mes succès, je me suis inscrit à une maîtrise à Barcelone. J’ai tout laissé, convaincu que ce serait mon opportunité pour retourner vivre en Europe, une décénnie plus tard. Toutefois, des problèmes administratifs et financiers allaient m’en empêcher, et j’ai dû quitter la maîtrise et revenir au Canada. Mes économies parties, j’ai tout d’abord dormi sur un futon chez mon père, ensuite chez un ami, avant de pouvoir enfin me trouver du boulot.
Je n’ai pas mentionné ses événements en public jusqu’à maintenant, parce que peu importe la quantité de gens qui font l’éloge des expériences ratées, ça reste difficile à vivre.
Je suis donc retourné travailler comme développeur web, cette fois chez CloudRaker à Montréal, où j’ai tenté d’être un défenseur des bonnes pratiques et de l’accessibilité.
La boucle était bouclée : tout ce travail pour quitter la tech et le marketing pour finalement y revenir.
Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu’on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !
— Lewis Carrol, De l’autre côté du miroir
Ce qui se trame
Une grande partie du travail tech en agence de marketing est de maintenir de vieux projets développés à la hâte, et de développer la vision des autres le plus rapidement possible. Ceux qui ont déjà bossé avec moi (ou qui me lisent mes tweets) savent que je ne suis pas friand de marketing. Plusieurs de mes lectures de la dernière année abondent dans ce sens. J’ai même rédigé un manifeste un peu trop passionné là-dessus il y a quelque temps.
Oui, je veux désigner des interactions et j’aime découvrir de nouvelles façons d’utiliser la technologie, mais je souhaite toujours garder les buts et les préoccupations des utilisateurs comme point central du design.
Retour à l’école (bis)
J’ai tenté à multiples reprises de rejoindre des équipes de design d’expérience, et ce dans tout plein de domaines : installations créatives, développement de logiciels, de jeux, etc. Malgré mon expérience à créer et produire des expériences de toutes sortes, il semble que mon background en tech et le fait que je n’aie pas de formation officielle en UX jouent contre ma candidature. Quelques recruteurs l’ont même mentionné ouvertement.
Mon grand-père me disait toujours que ce qui compte lorsqu’on cherche du boulot n’est pas si on a déjà fait le boulot en question auparavant, mais plutôt si on est capable de le faire maintenant.
Malgré tout, je dois m’assurer de mettre les chances de mon côté. J’ai donc décidé de m’inscrire à un cours en ligne du MIT et également à un programme de UX aux HEC de Montréal.
Databyss
Un ami développeur de Barcelone et son ami philosophe de NYC ont créé Databyss, un projet qui s’adresse aux chercheurs et aux étudiants pour les assister dans leur organisation de leurs notes de recherches.
Je bosserai un peu avec eux sur ce projet, avoir la chance de travailler à nouveau pour un projet qui s’adresse au monde académique est assez motivant.
Arts et Médias
Actuellement, il ne m’est pas possible de vivre de mes créations artisanales ou de mes textes sur l’art. Par contre, l’art contemporain et les arts médiatiques restent mes passions premières.
Durant mon parcours, il m’a toujours semblé difficile de trouver par moi-même des textes académiques ou de recherches, des livres d’arts ou toute autre ressource concernant les arts médiatiques. J’ai donc décidé de créer Arts et Médias, une sorte de wiki au contenu sélectionné qui se veut un point de départ pour la découverte et la recherche sur les arts médiatiques.
Ce projet n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, mais j’ai de grands plans pour lui, à suivre !
À la recherche d’un atelier
Je reconnais que ce n’est peut être pas le moment idéal, avec le coronavirus et tout, mais je suis toujours à la recherche d’un atelier à partager. Ça me permettrait de me remettre à travailler sur des installations, des projets d’électronique, ou de son.
Si vous entendez parler de quelque chose qui pourrait être intéressant, n’hésitez pas à me le faire suivre.
De nouveau à la pige
Avec et malgré tout ce qui se passe, je me lance de nouveau à la pige.
Ça peut sembler vaniteux, spécialement dans la situation actuelle durant laquelle de mes proches ont de la difficulté à trouver du boulot ou des contrats. Toutefois, je n’ai jamais été du genre à me placer sur une tablette dans l’espoir que quelque chose de mieux arrive par magie. Je reconnais que c’est peut-être une forme de privilège, mais je préfère causer des changements par moi-même, quitte à essuyer de nouveaux revers.
Ainsi, je vous invite à me contacter si :
- vous souhaitez collaborer pour créer des installations ou des oeuvres interactives ;
- vous cherchez quelqu’un pour designer des intéractions ou des expériences de toutes sortes (du moment que la vie privée des utilisateurs et l’accessibilité soient prises en compte) ;
- vous avec besoin de quelqu’un pour développer des interfaces web de façon à respecter la sémantique web et l’accessibilité.
Au plaisir !